La forêt de Brocéliande
- cecileboffy
- 9 nov. 2021
- 3 min de lecture
C’était le point de départ de ce périple.
Un endroit empli de légendes, de mythes, de sorcières, lutins et autres farfadets…

Je m’attendais à y trouver une énergie tellurique, un peu lourde, active, une énergie yang.
C’était l’idée que je me faisais de ce lieu.
J'’ai assez vite compris que l’énergie lourde et tellurique c’était moi. Ma brusquerie et mon agitation ont eu raison de tant de douceur.
J’aurais dû être attentive la veille quand je suis arrivé.
Ayant évité l'autoroute et donc ayant traversé des km de routes agricole, j'avais croisé d innombrable animaux. De tout petits animaux…
Des oiseaux de toutes sortes, une chouette (ce n’est pas vraiment un oiseau comme les autres), des lapins, des écureuils, des renards, des fouines, furets…
Les seuls animaux croisés dont la taille était conséquentes c’était une famille de sanglier occupés à bavasser au milieu de la route, pas le moins perturbé par mon arrivé. Des sangliers tranquilles. Pas de ceux qui font de votre voiture une épave.
Nan nan. Le sanglier courtois, te regardant avec surprise, ne comprenant pas ton agitation. Oui alors je vous entends me demander comment fait-on pour voir de la surprise dans le regard le moins expressif du règne animal...
Eh bah c’est ça la magie.
Non je n’ai pas pris de drogue ;) (promis je n’ai pas mangé de sucre non plus! !!!)
Bref…

L’énergie de cette forêt est aérienne, minuscule, elle a quelque chose de volatile, subtile, taquin, et très agacée par mon manque de finesse.
Je commence à comprendre lors de la prise de photos des champignons. Je pousse une feuille pour voir un scarabée sous le chapeau. Et là je sens clairement que je dérange tout le monde, que je ne dois toucher à rien.
Cette énergie accepte ma présence de façon moqueuse et rieuse, en levant les yeux au ciel. Je me sens un peu confuse et reconnais être habituée à évoluer dans des mondes plus rudes, plus froids et abrupte, tant de douceur et de rondeur me surprennent.
Tout dans ce monde est dans le détail, dans le subtile, comme si cette nature était un tissage de Pénélope fait de patience de minuties. Tout moi…
Et parfois posé au milieu du parcours, un dolmen, le tombeau d’un géant, un château, comme un liant, comme pour rendre cet univers plus dense, plus présent dans la matière.

Alors je n’ai pas vu de fée, mais… le soir venu j’eu l’idée d’aller dormir au fond de la forêt. (Oui c’est interdit, je sais bien…)
Je trouve une aire, perdue au cœur de cette sylvestre étendue, pas un bruit, seul le hululement de la chouette et les battements sourds de mon cœur. Oui ça faisait un tout petit peu peur.
Alors je me suis dit que dormir au village et revenir là demain matin c’était bien aussi.
Je n’ai jamais retrouvé la route du village, j’ai tourné pendant 20 min pour revenir systématiquement à mon point de départ…
J’ai donc dormi au milieu de la forêt.
A mon réveil j’ai eu la surprise de constater que j’étais devant le tombeau de Merlin … Vous avez dit sorcière ?
Bon du coup on a bu un café ensemble, Merlin et moi. J’avais deux trois trucs à lui demander, des bonhommes bâtons à découper. Et puis il m’a envoyé me laver dans la fontaine de sa douce. Ah bah à poil au milieu de la forêt en train de ma laver dans une eau aux vertus de jeunesse éternelle mais franchement saumâtre, vous avez raté quelque chose.
Cette matinée fut incroyablement riche.
Merci Brocéliande pour toutes tes belles énergies. Merci de m’avoir accueilli et enveloppée durant ces deux jours…

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